De Och au Karakul (Tadjikistan)
7 août 2019
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Och
Sary Tash
Frontière
Karakul
Infos route: 299 kms - Belle route jusqu'à Sary Tash, ensuite piste correcte jusqu'au poste frontière Kirghize. La fameuse piste chaotique dans le no man's land entre les deux postes frontières avec un passage de col à 4.331 m. Ensuite belle piste jusqu'au Karakul.
Nous camperons dans le "wild" donc piste "approximative" jusqu'à notre campement.
Au niveau horaire, nous sommes partis de Och à 7h40, on était à Sary Tash vers 11 et au bivouac vers 17h (dont un peu plus de 2 heures aux douanes).
Petit déjeuner à l'hôtel, départ 7h40. Aujourd'hui nous allons passer la frontière du Tadjikistan ... donc toujours un peu de stress.
La route est en bon état, pour changer. Les paysages sont très beaux.
Nous nous arrêtons dans la dernière ville avant la frontière (Sary Tash) pour faire le plein, acheter des tomates et de l’eau et également pour changer de l’argent.
C’est intéressant à savoir, à la station-service on peut changer des soms contre des sominis (ou l’inverse). Il y a vraiment une ambiance bout du monde belle entrée en matière !.
Bientôt nous quittons la belle route pour nous diriger vers la frontière. La route en remblais traverse une plaine où broutent des chevaux et des yaks.
La magnifique vallée et Alay et vue sur le pic Lenine et les sommets enneigés du Pamir
Nous arrivons à la frontière kirghize, nous passerons "un peu" de temps, genre 1 heure, car il manque un document pour la voiture.
Naturellement le téléphone portable ne passe pas bien et il faut qu'on le coince dans un coin du bureau en posant l'appareil sur une étagère pour qu'il y ait un filet de signal. Nous aurons affaire au douanier "chef" qui nous a fait venir dans son bureau, porte fermée, et qui est le seul à parler quelques mots d'Anglais ... bon en fait ce qu'il sait surtout dire c'est "it's no my problem, it's your problem". On lui a donné tout ce qu'on avait, mais allez vérifier que ce sont les bons documents, tout est écrit en cyrillique !. Apparemment sur le contrat de location il y a le nom du propriétaire, et non celui de l'agence, qui est indiqué et il manque son autorisation de sortir de territoire avec sa voiture. On appelle l'agence de location et ils discutent entre eux, quand la ligne ne coupe pas. L'agence est d'abord étonné mais ne discute pas trop et propose de faire livrer le document à Och, le lendemain.
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Au bon d'un moment le douanier propose qu'on se fasse envoyer le document par Whatsapp en cours de route lorsqu'on sera au Tadjikistan, pour lui, ce qui est impératif c'est que le document lui soit présenté à notre retour, au passage de frontière. Naturellement cela à un coût, 50$ pour son collège et 50$ pour lui ... mouais, ça ça ne me plait guère car c'est un coup à se retrouver coincé au Tadjikistan avec une voiture passée illégalement et à avoir des problèmes pour retourner au Kirghizistan.
On leur demande si du coup on ne va pas avoir de problème avec les douaniers Tadjiks, no, nous répond-t-il, ils ne savent même pas lire ... sympa l'estime entre collèges.
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Je suis fâché après l'agence car je leur avais encore envoyé un mail 8 jours avant le voyage pour bien demander si tous les papiers sont là et en règle pour passer la frontière, car je connais ce type de "complication" en Afrique. Ceci dit mon expérience Africaine me sert, je sais que la patience arrange beaucoup de choses et je ne m'énerve pas !.
Bref on finira par accepter "l'arrangement". De toute façon si la voiture n'arrive pas à retourner au Kirghizistan on la laissera sur place et on prendra un taxi !.
Ensuite nous roulerons pendant 20 kms dans le no man's land, ni au Kirghizistan, ni au Tadjikistan, du coup ni l'un, ni l'autre se sent tenu de l'entretenir. Nous passerons un col à 4.331 m d'altitude. Les paysages que nous traverserons sont absolument extraordinaires
Col de Kyzyl Art
Après de nombreux arrêts photos nous arrivons à la frontière Tadjik ... pas totalement rassuré par notre affaire, surtout que ce pose frontière est réputé corrompu !.
On arrive, devant nous un groupe de cyclistes, deux couples en moto et une voiture.
Il faut savoir que maintenant nous sommes sur la Pamir Highway qui est très réputée auprès des cyclistes et motards, et on en croisera bien plus que voitures.
La douane est composée de 2 citernes, un bâtiment en dur mais au bord de la ruine et de deux "préfabriqués". En terme d'image, pour un pays, on a vu mieux !.
Le passage de cette frontière se fait en 5 "étapes", d'abord passeport, puis voiture, puis ministère de l'intérieur, puis ministère de l'écologie (si, si !) pour finir au ministère des transports. Accessoirement on vous pulvérisera du produit sur les pneus et la voiture... ou pas.
Ah j'oubliais tout est écrit à la main et ils se chauffent au poêle à charbon. Vous l'aurez compris ça peut-être loonnngggg ... nous y passerons 1h30, ce qui doit être considéré comme rapide ici.
Et bonne nouvelle, pour eux tout est en règle ... au final la corruption aura été côté Kirghize !!!
Le paysage change pour devenir plus minéral ... mais c'est toujours aussi beau
Avec tout ça, on a sauté le repas de midi. Le paysage au Tadjikistan est très différent avec des sommets enneigés coté chinois. On a longé la frontière chinoise.
Nous avons croisé plusieurs voyageurs : des Néozélandais, des motards français, des italiens et arrivés à Karakul, un couple de français. Le lac Karakul est d’un bleu intense contrairement à son nom qui signifie lac noir.
Le paysage est vraiment grandiose.
Je suis bien d'accord avec le motard, ça mérite un arrêt !
En fait ce sont des Français, partis de St Tropez et qui veulent rejoindre Bali ... on ne peut que leur rendre hommage !. C'est une destination qui a l'air couru par les "grands" voyageurs.
Surtout que tous ceux avec qui nous avons discuté nous ont avoué bien souffrir sur cette fameuse Pamir Highway.
La "ville" de Karakul ...
Nous irons camper quelque part en face ...
Nous avons marché un peu dans le sable autour du promontoire, puis nous avons monté les tentes. Premier diner avec les sachets repas ‘graines’, tarot, dodo. Il y a du vent mais il fait moins froid qu’au Kirghizstan et pourtant, on est à presque 4.000 m d’altitude.
Ici aussi, il y a des marmottes en pagaille, mais elles sont différentes : robe couleur renard et queue noires alors qu’au Kirghizstan, elles ont une robe plus claire.
Bivouac 38°58'55.9"N, 73°26'04.5"E
Altitude 3.950 m
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