Whale Sound
Whale Sound
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Pour mes 50 ans on a décidé de "casser la tirelire" et de s'offrir une petite croisière hors normes, Whale Sound.
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Tout à fait au sud, dans le détroit de Magellan, a été créé le premier parc maritime chilien, Francisco Coloane. C'est un scientifique, Juan Capella, qui s'est battu pour sa création. Le but, protéger les baleines qui viennent ici en début d'année pour se nourrir, avant de retourner au niveau de l'équateur en juillet août.
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Les scientifiques, pour financer leurs recherches, ont créé Whale Sound. A travers cette société, des touristes peuvent les accompagner pour "compter" les baleines. Pour nous loger ils ont construit un éco-camp avec des tentes dômes, c'est magnifique et sauvage. L'île est occupée 6 mois par an (environ d'octobre à avril), le reste de l'année il n'y a qu'un gardien ... faut vraiment aimer la solitude pour y rester si longtemps.
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La croisière dure 3 jours et on loge sur l'île. C'est un avantage par rapport à une croisière classique, pour quelqu'un qui est sensible au mal de mer, comme Valérie, dormir sur le plancher des vaches c'est top.
Le second argument est que nos deniers servent directement aux scientifiques pour protéger les baleines.
Mercredi 19 avril
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Réveil 7h et petit déjeuner à 7h30, tout est fait maison : muesli, yaourt, cubes de pommes et bananes et compote de framboises, purée d’avocat, fromage blanc et pancakes, thé, on se régale.
On prépare un seul sac, l’autre restera ici pendant notre expédition.
A 8h30, un minibus de Whale Sound vient nous chercher, direction l’embarcadère. Bonne surprise, nous ne sommes que 4 touristes, un couple de jeunes espagnols et nous (on peut être jusqu’à 10 personnes). En route on récupère le cuisinier. Après une trentaine de km en bordure de mer, on arrive sur une plage, il n’y a pas d’embarcadère. Le bateau (petit) est à flot et on embarquera en prenant un canot de sauvetage.
Toute le monde embarque .. et ce sera comme ça pendant 8 heures !!!!
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le temps est clair, mais il y a du vent. On cabotera. Quelques temps après le départ, une petite collation (pain, fromage, biscuits, thé/café (Maté pour les locaux) est servie en soute). Après 3h de mer, on passe le cap le plus au sud du continent américain (la Terre de Feu, qui va plus au sud, est une île), la mer change et devient plus qu’agitée, s’en est fini de Valérie qui s’était pourtant blindé en médicament contre le mal de mer. La tête dans le sac jusqu’à l’arrivée.
Vers 14h, on sert le déjeuner (poisson sauce aux poivrons et riz). On arrivera vers 18h30, à la nuit, après avoir essuyé 2 gros grains. Le ciel est chargé de gros nuages et il pleut.
On nous accompagne jusqu’à notre « dôme », l’extérieur est en toile plastifiée, l’intérieur en grosse toile de coton, le sol en bois. L’aménagement est sommaire : 2 lits, un poêle à bois qui ronronne. Les WC, lavabo et douche sont dans un « préfabriqué » à une cinquantaine de mètres et communs avec l’autre couple. 5 dômes sont répartis sur la colline et peuvent accueillir des touristes.
Des passerelles en bois relient les dômes ainsi que le QG des scientifiques. Eux dorment sous de simples tentes posées sur des terrasses en bois. Dans la tente principale, Carlos, un scientifique chilien parlant français, nous fera une présentation des baleines que nous verrons demain. C’est comme on le voit à la télé : des éminents spécialistes, coincés au fin fond du monde, avec des conditions de vie précaires, mais des passionnés. Puis on passera à table : émincé de porc, purée et dessert, le tout arrosé de vin chilien. Une petite tisane, brossage de dents et dodo. Nuit agitée car la pluie n’arrête pas et c’est bruyant sur la toile du dôme.
Jeudi 20 avril
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Lever 7h, toilette rapide, il fait froid. Déjeuner à 8h, pain grillé, jambon, fromage, confiture, thé/café, céréales, yaourt. A 8h30, départ pour les baleines. Le ciel s’est éclairci, il ne pleut plus, il fait froid et la mer est calme. Après ¼ d’heure de bateau, on voit les 1er jets de vapeur signalant les baleines. Nous sommes rapidement sur place. Le but des scientifiques est de photographier les queues et « nageoires » dorsales des baleines pour les identifier et connaître leurs déplacements. Le programme « Whale Sound » a démarré en 2003 et tous les 2/3 jours, les baleines sont prises en photo. Le bateau suit les baleines à petite vitesse. On tournera 1h dans la zone, 19 baleines différentes sont répertoriées.
Certaines ont des numéros, d’autres des noms. On continue notre route vers le chenal Barbara, on voit encore 6 nouvelles baleines. On croise un autre bateau rempli de touristes, le Fitz Roy Expedition. Pour repérer les baleines ils ont un drone, un zodiac et une GoPro au bout d’une perche, mais les baleines disparaissent rapidement. Dès que le bateau s’est éloigné, on les voit de nouveau, on dirait qu’elles connaissent le petit bateau des scientifiques et l’apprécient. Des colonies d’otaries se sèchent au pâle soleil d’automne, on dirait qu’elles prennent la pause quand on le photographie.
On poursuit notre chemin dans un chenal très étroit avec de très forts courants le long des falaises, l’eau y est plus basse d’au moins 1 mètre. Des colonies d’oiseaux divers nichent dans ces falaises. Au bout du chenal, on devine un énorme glacier, Inès de son petit nom. Temps mort, c’est l’heure du déjeuner. Tous dans la soute pour déguster la bouillabaisse locale. Vite, on remonte sur le pont, on est proche du glacier. La glace n’est pas très épaisse, environ 30 m, mais il épouse la montagne et on se trouve devant une masse de glace de 200 m de haut. Des morceaux se détachent et tombent à plat dans l’eau, quel vacarme !. C’est le temps des photos souvenirs avec l’équipe scientifique, l’équipage et les touristes.
On restera un ¼ d’heure à admirer le glacier, le bateau est laissé à la dérive le temps que l’équipage collecte les glaçons nécessaires à la confection du Pisco Sour prévu ce soir. On fait demi-tour, on repasse le chenal étroit et on retrouve nos baleines. Elles se sont regroupées, 5 baleines sortent de l’eau en même temps. Il y en a même une qui passe sous le bateau dont le moteur est coupé, on voit bien ses « nageoires » blanches. On dirait qu’elles nous font la fête, qu’elles jouent avec le bateau. Aussitôt qu’un scientifique a pris plusieurs photos, il rentre dans la cabine et note l’heure et le n° ou le nom des baleines qu’il vient de repérer.
Mais il n'y a pas que des baleines ....
Bilan de la journée : 32 baleines différentes dont certaines n’avaient pas été vues dans le coin depuis plusieurs mois. Nous sommes sur leur lieu de nourrissage qu’elles vont quitter avant de remonter vers le nord, dans la région des Galapagos, pour mettre bas. Les baleines redescendront au printemps prochain. Aujourd’hui le temps a été avec nous et le soleil a brillé une grande partie de la journée, un temps parfait pour tout le monde, les baleines et nous.
De retour au camp vers 19h, un apéro est servi : Pisco Sour avec les glaçons du glacier qui servent également pour les glacières, suivi d’un bon repas: émincé de volaille avec petits légumes et patates sautées avec en dessert un tiramisu à la crème glacée. Une tisane et au lit. Ce soir le ciel est clair, il va faire froid. Il faudra se lever pour mettre du bois dans le poêle.
C'est si beau ..... ce fut une journée magique
Vendredi 21 avril
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Lever 7h, petit déjeuner 7h45. Départ 8h30. Tout le monde repart sauf un scientifique, fondateur de l’organisation, qui restera seul sur l’île pendant quelques jours. Le ciel est bas, mais il ne pleut pas et le vent est tombé. Nous voilà repartis pour 8h de bateau. C’est long quand il n’y a rien à faire. On regarde aux alentours, on monte sur le pont, on discute, on mange, on prend des photos, on observe les albatros, les otaries, les condors,…
On croisera quelques bateaux de pêche et un supertanker. On arrive à terre vers 16h et à l’hôtel à 17h30. Une bonne douche bien chaude et on part faire quelques achats en ville.
On retourne à « la Marmita ». Valérie avait repéré un filet de porc à l’alsacienne avec choucroute et sauce à l’orange et à la bière. En réalité, la choucroute c’est du chou rouge cuit dans le jus d’orange et la bière accompagné de pommes de terre farcies au fromage blanc et d’un filet de porc. Intéressant ! En dessert : crumble pomme/poire avec glace à la cannelle. Super adresse à diffuser, accueil sympa et décoration originale. Retour à l’hôtel pour préparer les bagages. La fermeture du sac de JF s’est décousue, on bricole et on scotche.
Dernière nuit en Patagonie.